unité et diversité des sud (partie 2)
II. Des Suds de plus en plus hétérogènes
A. La quête du développement: des stratégies variées
Docs. 283 + p 282
Les pays du sud ont tenté des stratégies de développement très variées.
– La stratégie des “industries industrialisantes” (ou autocentrée de type socialiste) s'est inspirée du modèle soviétique de développement. Des pays comme la Chine ou l'Algérie ont privilégié, à partir de leurs ressources importantes, les industries de base (sidérurgie, chimie) qui doivent entraîner ensuite les autres industries. L'Etat contrôle l'ensemble de l'économie. Mais le manque de compétitivité et le retard technologique ont limité les résultats.
L’industrie par substitution des importations”: inauguré en Argentine, au Brésil, puis au Mexique dès les années 30, elle s'est diffusée depuis vers des pays comme l'Egypte, la Tunisie ou la côte d'ivoire. Elle s'appuie sur un protectionnisme important, ce qui permet le développement d'un marché intérieur et dote l'économie de bases solides. Par contre, les écarts au sein de la société se creusent.
l'industrie par la promotion des exportations ou extravertie
La Corés du sud, Taiwan, Hong Kong ont fondé leur développement sur l'exportation de produits manufacturés vers les pays riches. Avec une main d’œuvre bon marché, une politique attractive pour les investisseurs étrangers, ces pays-ateliers ont bénéficié de la nouvelle division internationale du travail (DIT). Mais cette réussite a entraîné une dépendance de plus en plus importante vis à vis des firmes internationales. Ces pays restent néanmoins les mieux préparés pour la mondialisation.
L’industrialisation fondée sur les ressources naturelles: De nombreux pays n'ont pas eu d'autre choix que d'exploiter leurs ressources naturelles pour exporter des matières premières et des sources d'énergie. Ils sont très soumis aux aléas de la conjoncture internationale.
B. Des écarts qui se creusent
Exercice: Nous avons vu que les suds étaient multiples. Nous avons évoqué certains pays. Essayez de dresser une typologie des pays du Sud et de les localiser sur la carte. (Fond de carte de l'exercice N/S)
1. Les deux géants asiatiques
La Chine et l'Inde sont deux géants démographiques: près de 2.4 milliards d'habitants à eux deux ! . Elles disposent donc d'un immense réservoir de main d’œuvre et de consommateurs
La Chine dispose des atouts pour devenir une très grande puissance grâce à sa main d’œuvre et à une politique qui attire les investisseurs étrangers. Son IDH est encore modeste (0.721 en2001. 104ème rang mondial) mais l'espérance de vie ainsi que l'alphabétisation progresse. Mais la forte croissance économique a aggravé les inégalités sociales et spatiales (littoral/intérieur) et la démocratie est toujours absente.
L'Union indienne fait progrès remarquables dans l'agriculture (révolution verte), dans l'industrie (y compris la haute technologie) et dans les services. Les classes aisées forment un important marché de consommation mais beaucoup d'indiens vivent dans la pauvreté.
2. les progrès des pays émergents
La stratégie de développement des NPI d'Asie du Sud-Est connaît une grande réussite. Ce processus a été d'abord centré sur les 4 dragons (Corée du Sud, Taiwan, Singapour, Hong Kong. Act. que 3 !) puis s'est étendu aux “bébés tigres” (Philippines, Malaisie, Indonésie), puis enfin aux pays communistes (Littoral chinois, Vietnam). Le décollage économique a été très rapide, mais entraîne une forte dépendance par rapport à l'étranger.
Les pays exportateurs d'hydrocarbures bénéficient d'une source de revenus important mais fluctuants. Les pétromonarchies conservatrices du golfe présentent le plus grand décalage entre revenu et IDH. Au Venezuela et en Algérie, l'investissement industriel a été privilégié et une grande partie de la population connaît chômage et pauvreté
3. les pays les moins avancés
L'expression PMA a été crée en 1964 par la CNUCED (conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement). Il prend en compte 3 critères: PIB/PPA, l'alphabétisation des adultes, la part du secteur industriel dans le PIB.
PPA : parité de pouvoir d'achat. Permet de comparer les PIB par hab. en tenant compte de coût de la vie.
En 2007, il y a 50 PMA. Parmi eux 27 sont situés en Afrique sub saharienne. Depuis l'adoption de cette classification aucun pays n'a pu en sortir...
Maintenant vous pouvez corriger votre carte en tenant compte du fait qu'il n'existe pas qu'une seule solution possible! ex: faire une catégorie “entre nord et sud” pour les NPI et les pays pétroliers à haut revenus
Voir carte 1 page 287
Nous allons maintenant changer d'échelle et étudier un exemple de pays du sud
A. Le Brésil, une puissance émergente
1. un pays immense et très peuplé
Avec 180 millions d'habitants, le Brésil constitue la 5ème puissance démographique au monde. En raison d'une croissance rapide (1.3%/an) la population est très jeune.
Pour assurer son développement, le Brésil peut compter sur un territoire immense et très riche. Les bassins fluviaux offrent un grand potentiel hydroélectrique. Le sous-sol regorge de richesses minières (fer). La forêt amazonienne et la savane offrent de vastes espaces disponibles pour la mise en valeur agricole.
indicatif... le Brésil: de la Norvège au sud de l'Algérie de Sébastopol au Portugal. 15 fois la France. Soit 8 512 000 km²
2. Un géant agricole
Dossier p 268-269
Quels sont les atouts de l'agriculture brésilienne? Surface, sols riches, climats variés qui permettent des productions tempérées comme tropicales.
Quels sont les principaux espaces agricoles? culture comm, culture vivrière, zone de défrichement. Les cultures commerciales, sont principalement localisées dans l'Est et le Sud-Est c'est à dire dans des zones bien reliées aux ports. Ces zones s'étendent vers le Matto Grosso. L'agriculture vivrière est encore présente partout et surtout dans le Nord-Est intérieur.
Quels sont les principales productions?
Le brésil est désormais une grande puissance agricole: 1ère place mondiale pour le café, la canne à sucre, les agrumes, la 2ème pour le soja, les bovins...
3ème exportateur agricole, le Brésil fournit de plus en plus de produits issus de l'industrie agro-alimentaire.
photo page 268
3. Une puissance nouvelle ouverte sur le monde.
La production industrielle du Brésil s'appuie sur des productions diversifiées. Alors que le poids relatif de textile et de l'agroalimentaire diminue, les industries lourdes (chimie, sidérurgie, construction) sont parmi les plus modernes du monde. Ces produits industriels représentent désormais 79% du total des exportations.
Le Brésil présente donc bien les caractéristiques d'une grande puissance économique. Le MERCOSUR lui permet de dominer un espace économique régional. Mais...
Mercosur: marché commun de l'Amérique du sud crée en 1991 qui regroupe le Brésil, L'Argentine, Le Paraguay, l'Uruguay.
B. De fortes inégalités
1.des inégalités dans le “creuset” brésilien.
La population brésilienne est fortement métissée: Indiens, conquérants portugais, esclaves d'Afrique, Allemands, Italiens, Japonais... un vrai creuset de civilisation!
La population métisse domine au Nord et au Nord-Est, tandis que les populations d'origine européennes sont majoritaires dans le sud.
Il existe bien un Brésil du nord coloré qui connaît de graves difficultés de développement et un Sud blanc développé. A d'autres échelles on retrouve cette corrélation entre couleur de peau et niveau de développement.
2. des inégalités sociales très marquées
Les 1% les plus riches ont un revenu annuel moyen équivalent à 160 fois celui des 10% les plus pauvres.
exemple: texte 3 page 281
Les inégalités foncières sont particulièrement sensibles et le problème de la terre est aigu. Les structures agraires sont marquées par l'opposition entre latifundio et minifundio
latifundium: très grande propriété foncière souvent peu mises en valeur (élevage extensif)
minifundium: très petite exploitation agricole dont la taille est souvent insuffisante pour faire vivre une famille.
Texte 3 page 279
Pourquoi le système latifundiaire n'est il pas économiquement rentable?
Quelles sont les origines de la crise rurale?
Quelle est l'attitude du gouvernement?
Et celle des paysans sans terre? Depuis les années 60, des ligues paysannes se sont développées et revendiquent un nouveau partage des terres. Le mouvement des sans terre est un des acteurs de la colonisation des terres lancées en Amazonie.
3. les inégalités au cœur des villes
Les inégalités sont surtout marquées dans les villes.
Plan de Rio de Janeiro sur transparent à trouver!!!
A Rio de Janeiro, la structure de la ville oppose deux espaces très contrastés.
- Le sud est marqué par la fortune de ces habitants, installés entre montagne et front de mer.
- Le nord est composé de quartiers ou s'entremêlent immeubles d'habitations, industries, friches industrielles...
- + Les favelas implantées sur les collines dominent la ville et s'insinuent dans les quartiers nord ou sud: l'extrême pauvreté côtoie alors l'extrême richesse.
C. Des contrastes régionaux: 5 régions, 3 espaces
On évoque souvent “plusieurs Brésil” car il existe de fortes inégalités régionales.
1. Contraintes et inégalités spatiales
Une grande partie du pays n'a pas encore été prospectée. Mais le Brésil ne peut mettre en valeur qu'une partie de son territoire compte tenu du coût très élevé des investissements nécessaires. L'immensité devient une contrainte en terme d'infrastructures et de transports.
3 clivages caractérisent l'espace brésilien:
A faire en lien avec la carte de la répartition de la population page 264
– la partie orientale, plus dense et mise en valeur plus ancienne
– partie occidentale du pays pratiquement vide
– un centre de commandement, constitué par le triangle urbain Sao Paulo-Rio de Janeiro- Bello Horizonte qui domine le reste du pays
Ces grandes oppositions ont engendré des dynamiques spatiales particulières. Les autorités ont encouragé la progression du front pionnier ver le nord et vers l'ouest. L'installation de la capitale à Brasilia en 1960 a lancé cette “marche vers l'ouest”. Mais le déséquilibre entre le Sudeste et le reste du pays persiste.
Des flux migratoires intenses modifient constamment la répartition de la population: principalement depuis le Nordeste et le sud vers le Sud-est et les terres pionnières du nord et du centre.
2. Cinq régions, trois espaces
Carte page 285 à ne pas apprendre telle quelle voir la carte :
http://www.geographie-muniga.fr/SpeBAC_Bresil_croquis.aspx
Les 5 grandes régions brésiliennes : Nord (Amazonie), Nordeste, Matto Grosso, Sudeste, sud.
- Le centre: le Sud et le Sudeste constituent le cœur économique du pays. La présence des centres de décision économiques et culturels, d'un marché important de consommation, la qualité des infrastructures de communications et de transports font de cette région le pôle principal de développement au Brésil et de Sao Paulo la première ville du pays.
- les périphéries. Le Matto grosso est de plus en plus intégré au sud dynamique. Le Nordeste est la zone brésilienne du sous développement. On meurt encore de faim dans le sertao (zone semi-aride du nord-est du brésil). Le Nordeste n'a même plus l'espoir d'être un réservoir de main d’œuvre pour les grandes villes du sud aujourd'hui saturées.
- les espaces en réserve. L'Amazonie est une zone sous peuplée. Depuis 30 ans cette région connaît une ruée pionnière impulsée par l'état.
Compléter la légende de la carte
Conclusion: la notion de sud a-t-elle encore un sens?
Le terme Sud désigne l'ensemble des pays en développement. Il fait référence à une opposition nord/sud persistante entre pays riches et pays pauvres et reste une clé majeure de lecture du monde.
Pendant longtemps on a mis l'accent sur ce qui faisait l'unité de ce monde: incapacité à s'industrialiser, domination par les pays riches, situation générale de sous développement.
Cette coupure demande à être affiné car le monde est devenu de plus en plus complexe. ex : L'Inde, très pauvre a pourtant des universités qui forment des informations pour le monde entier. Certains états comme Singapour font désormais partie du nord et la Chine aspire à devenir une puissance mondiale.
Certains pays par contre semblent s'enfoncer dans le mal-développement. De fait, lorsqu'on parle des pays du sud, ou des PVD c'est à eux qu'on fait implicitement référence... c'est à dire de plus en plus à l'Afrique... “continent à la dérive”