un grand colonial : Lyautey "l'Africain" correction TS

Publié le par aristote

Un grand colonial : Lyaurey "l'Africain" liautey.JPGquestion 1 : Pourquoi la nature du document nous renseigne-t-elle sur 'importance accordée à l'empire colonial français au lendemain de 1945 ?

Le document présenté est l’extrait d’un manuel scolaire de l’école primaire paru en 1947 ayant pour thème l’oeuvre colonisatrice de la France, leçon construite à partir de l’exemple de Lyautey au Maroc. Il s’adresse donc à tous les élèves. Pour les auteurs du manuel, qui ne font que traduire en textes et en images les instructions officielles fournies par le ministère de l’Éducation nationale, il est indispensable de donner une vision positive de l’action de la puissance coloniale, de souligner également le rayonnement de la France au lendemain d’une guerre qui a vu l’affaiblissement du pays.

 

 

Question 2 : Quels aspects du document (textes et dessins) montrent le sentiment de supériorité éprouvé par la métropole ?
Le sentiment de supériorité de la France se lit dans la manière dont les Africains sont représentés. La biographie de Lyautey présente les Marocains soit comme des « pillards », soit comme des êtres infantiles, tel ce chef rebelle qui, « content de […] pouvoir monter sur des chevaux de bois », devient l’ami de la France. Les peuples noirs sont décrits comme composés d’ignorants à qui on apporte les bienfaits de la civilisation (santé et école). Les deux vignettes renforcent ce sentiment. On devine ici un Marocain admiratif devant le port de Casablanca (dont les aménagements et l’activité doivent sans aucun doute tout à la métropole…) ; on voit là des Soudanais qui éviteront les épidémies grâce à la France. Le colonisé est donc perçu comme un « primitif » qu’il convient de civiliser et, au mieux, comme un enfant à éduquer.

 

Question 3 : Comment est présentée l'oeuvre coloniale de la France ?
La colonisation est présentée dans ce manuel comme une œuvre de civilisation. Selon les auteurs, la France apporte les progrès de la modernité :

aménagement d’infrastructures (ports, routes, chemin de fer) ;

actions culturelles et éducatives (construction d’écoles, mise en place de réseaux de santé, christianisation par les missionnaires) ;

pacification des territoires pour protéger les colons des pillards et les Indigènes d’eux-mêmes.

Il est donc indispensable d’instruire les enfants de France des bienfaits que leur pays dispense outre-mer et de leur en faire éprouver de la fierté.

 

question 4."L'oeuvre colonisatrice" présentée dans ce document a-t-elle eu des limites ?

Cette vision ne résiste pas aux réalités. S’il y a bien eu entreprise de modernisation, elle s’est faite largement au service des intérêts économiques des colons et de la métropole, et non pas des Indigènes qui ont été spoliés de leurs terres et de leurs richesses. La volonté d’apporter la civilisation française s’est accompagnée d’une ignorance, voire d’un mépris des cultures indigènes, celles-ci étant considérées comme inférieures et primitives.

Les entreprises de pacification sont en fait le résultat de la résistance des populations à la domination coloniale. Elles entraînent la répression menée par l’armée. Dans le paragraphe consacré à Lyautey, il est fait mention de « pillards », présentation facile et dévalorisante pour ceux qui furent souvent des combattants refusant la présence française. Par exemple, l’Espagne et la France (dont les troupes furent un temps conduites par Lyautey) ont dû mener au Maroc la « guerre du Rif » (1921-1926) et massacrer plusieurs milliers d’Indigènes pour « pacifier » le pays.

 

Question 5. Le dernier paragraphe présente une stabilité dans les relations entre "la France et ses colonies" : le contexte d'après-guerre confirme-t-il cette présentation ?

Le dernier paragraphe donne une vision erronée de l’entreprise coloniale en affirmant que les mêmes droits sont accordés aux colons et aux colonisés. Si la charte de l’Union française, adoptée en 1946, accorde en principe une égalité de droits, dans les faits, jamais les Indigènes n’obtiennent de droits civils et politiques identiques à ceux des citoyens français en place. Cette inégalité fondamentale, ajoutée à la spoliation des populations, conduit, après la guerre, à une vague de contestation de l’autorité française et à l’affirmation de mouvements indépendantistes : émeutes de Sétif, en Algérie ; débuts de la guerre d’Indochine en 1945 ; insurrection armée de Madagascar en 1947 qui, durement réprimée, fait des dizaines de milliers de victimes, directes ou indirectes… l’année même de la parution du manuel scolaire qui est ici présenté.

 

D'après annabac Hatier

Publié dans DEVOIR TERM HIST

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